1) Ton parcours motard
Quand j’étais minot j’étais très admiratif des policiers et gendarmes à moto et je me disais que plus grand je deviendrais motard sur cette même machine.
Dès l’âge de 14 ans, et pendant 3 ans, je roule sur une mobylette (bleue!) avec guidon italien : je me prends alors volontiers pour un motard !
Mais ce n’est qu’à 30 ans que, un peu par hasard, j’ai l’occasion de récupérer une moto. Un copain qui vient d’obtenir son permis gros cube me vend son 125 DTMX. A cette époque mon seul permis voiture m’autorise à le conduire c’est donc sans trop me poser de question que je m’y essaie, principalement sur des chemins et dans les bois. Mais après plusieurs chutes, je ne suis pas tellement emballé et, réflexion faite, c’est peut-être signe que je ne dois pas persévérer.
C’était sans compter l’esprit de défie qui peut quelque fois caractériser l’humain ! A 52 ans, j’ai des amis motards et il n’est pas rare que je partage leur goût pour le tourisme … en voiture ! Alors je suis le chauffeur par défaut des épouses des pilotes quand elles ne souhaitent pas être passagères. Mais un jour l’un d’eux me lance « Pourquoi ne passe tu pas ton permis moto pour être des nôtres ». C’est le déclic !
Nous sommes le 16 décembre 2002 quand je m’inscris simultanément au cours de code et cours pratique moto. Un peu surpris en sortant de mon premier cours de code avec un nombre de faute un peu déconcertant pour celui qui roule pourtant depuis longtemps professionnellement. Je prends le taureau par les cornes et me replonge immédiatement dans le Livre du Code Rousseau : y’a pas de secret, il faut bûcher pour obtenir ce qu’on veut. Code, plateau et circulation en mode intensif, je franchis les étapes du premier coup et valide ce permis le 21 février 2002. Il ne se passe que quelques jours avant d’aller chercher à Rennes ma toute première moto gros cube, celle de mes rêves d’enfant : une BMW 1150 RT toute neuve !
Il y avait urgence pour cette première machine car nous préparions mon premier périple qui était prévu en mai. Avec seulement 2000 km d’expérience et avec ma femme en passagère, direction la Corse. Un voyage d’une dizaine de jours à 3 motards. Sublime et magnifique cette île mais il faut reconnaître que certaines routes sont une gageure pour un pilote novice que j’étais qui plus est avec la RT. Petit moment « oups » d’ailleurs quand nous empruntons 2 km de chemin de terre, en pente qui mène à la fameuse paillote « Chez Francis », dans un virage je fais tomber la moto. Ma femme a le temps de sauter et comme c’est à faible allure c’est sans conséquence mais j’avoue que j’étais relativement contrarié. Ma femme pour cette fois préférera remonter en 4X4 ce chemin peu orthodoxe pendant que je restaurais ma confiance (mon orgueil un peu aussi?) en mettant un point d’honneur à remonter ce foutu chemin sans encombre. J’ai adoré cette machine que j’ai conservée 8 ans. En parallèle, au grès de mon humeur (et de la météo!) je roulais également sur un VZ R 1800 Intruder Suzuki, il faut l’admettre celle ci plutôt pour jouer au kéké avec ses 2 cylindres de 900cm2. Entre les 2 motos je roulais, toute l’année, environ 10 000km/an.
Puis par manque de temps (j’étais souvent en déplacement à l’étranger) je les revends toutes les 2 et n’ai plus de moto durant 3 ans.
Mais dès que mes autres obligations m’en laissent l’opportunité, en 2013, je reviens à la moto en achetant un R1200GS le nouveau qui vient de sortir.
Des accidents ? Hors mis celui raconté plus haut, c’était le 15 août 2008, avant d’être CASIMir je devais aller à Porcaro. Une voiture est arrêtée au stop, la conductrice tourne la tête vers moi mais est-ce la pluie qui l’empêche de me voir vraiment, elle démarre et me coupe la route. Pour éviter de l’emboutir je couche la moto. Sur le coup d’adrénaline les 350kg de ma machine ne m’empêche pas de la relever seul… pourtant j’ai 3 côtes cassées !
Mon plus beau souvenir à moto ? En 2007 nous sommes 11 motos pour un Road Trip de 4500km en 12 jours dans l’Ouest Américain. J’ai loué une Harley Electra Glide 1584 pour une « balade » allant de Los Angeles jusqu’à San Francisco en passant bien sur par la route 66 . Pour moi qui suis fan de John Wayne se retrouver dans ces paysages de western c’était magique. La photo devant la caravane de Bagdad Café, être accompagné pendant une quinzaine de kilomètres par un groupe de Bikers Américains avec leur Harley préparées magnifiquement… c’est une sensation indescriptible !
Mon rêve à présent est de découvrir tous les pays d’Europe de l’Est et du Nord. Ceci dit j’ai déjà fait l’Irlande, la Suisse, l’Autriche et aussi la Forêt Noire avec des copains Alsaciens, pour n’en citer que quelques-uns. Pour le prochain voyage je commence à parler d’aller découvrir les landes et les lochs d’Écosse mais quand ?
2) Pourquoi es-tu venu à la CASIM ?
A l’époque où j’étais directeur commercial il y avait, dans l’entreprise, une petite association d’une quinzaine de motards .Un jour, un transporteur extérieur, Didier, qui était motard et Moniteur CASIM à la 29 nous a parlé de cette association. Il nous a même proposé un stage de 2 jours sur un week end. C’était en 2006 et c’était une révélation !
3) Que t’a-t-elle apportée ?
Lors de ce week end on nous a fait faire pleins d’exercices super (comme, par exemple, de rouler avec un Formateur en passager mais qui te tient les coudes pour te guider dans les virages!). Lors de ce stage, en seulement 2 jours j’ai fait des découvertes extraordinaires sur le pilotage.
Une expérience qui comblait une partie de mes lacunes et qui allait me permettre d’avoir plus confiance dans ma machine pour prendre plus de plaisir en toute décontraction.
Dommage qu’il n’y ait pas de CASIM dans le 22 me disais-je…
Puis en 2009, lors d’un salon de la moto à Saint Brieuc la CASIM 29 est de la partie pour animer quelques ateliers. Quand Didier m’en parle c’est là que je me suis dit qu’il fallait faire une CASIM 22. J’ai contacté CASIM France pour savoir comment faire car très vite une dizaine de motards étaient partant pour la création. Les CASIM 29 et 44 nous ont aidé à monter la 22. Pour la première saison mon objectif était de former des encadrants afin d’accueillir des stagiaires à la saison 2.
Pour cette première année tous les mois nous nous rendions aux CPM de la 29 pour être formés. Comme prévu à la deuxième saison, en 2010, nous accueillons les Stagiaires de notre département sur une piste de moto école (celle où j’ai passé mon permis) qui nous est prêtée.
Grâce l’aide précieuse de professionnels de la moto qui faisait partie de première équipe nous avons réussi notre démarrage. Je tiens à remercier, ces amis bénévoles qui sont toujours présent ainsi que les encadrants de la 29 dans la réussite de la CASIM 22.
Nous sommes cette année 90 adhérents (Stagiaires + encadrants).
Surtout, le plus important de ce que m’a apporté la CASIM, outre l’opportunité d’être moi aussi utile en fondant la 22, c’est le plaisir de rouler à moto et d’être dans une asso’ basée sur la convivialité et l’amitié. Aujourd’hui à la CASIM j’y trouve plus que des copains de guidon car ils sont véritablement devenus des Amis.
4) Si tu as un(e) passager(e), quelles remarques depuis que tu es CASIMir ?
En général mes passagers me disent qu’ils sont rassurés derrière moi.
Lors de mes balade avec ma fille, elle dit qu’elle a grand plaisir avec mon roulage tranquille ou on prend son temps et on peut profiter de la vue qui, il faut bien le reconnaître est magnifique dans nos régions. Elle a confiance dans le pilotage de son papa.
5) Tu es Président de la CASIM 22 et Trésorier CASIM France, pourquoi t’investir dans cette asso’ ?
Parce qu’on y défend des valeurs qui me sont chers avec un objectif important : diminuer les accidents 2 roues. Y être bénévole c’est permettre aux motards d’avoir du plaisir à piloter, s’améliorer en pratiquant.
Bien sur ça demande du temps et de l’énergie mais le plaisir de voir la progression des uns des autres fait que ça vaut le coût.
Échanger sur sa passion et la transmettre : c’est merveilleux !
Bravo John ! Quelle plume …! Jérôme.
Merciii! ;-D