Mais qu’est-ce donc ? Voici la description, très personnel, de l’ami Charles :
« Il y a des motards. Et parmi ces motards il y a des CASIMirs.
Les CASIMirs sont des fêlés qui se font du mal à vouloir rouler propre et en sécurité alors qu’il est tellement bon de rouler comme un bourrin, faisant des burns, des rupteurs et des roues arrières pour effrayer le bourgeois. Ils passent des après-midi entiers à souffrir entre des cônes, à s’aligner proprement comme à la parade et à se garer dans le sens de la sortie. N’importe quoi !
Et parmi les CASIMirs, il y a les encadrants. Ce sont les pires. Ils s’exercent deux fois plus, ils vouent un culte au PTAR et surveillent leurs ouailles avec un regard méchant et critique.
Les pires d’entre eux passent le CAMABC. C’est un pur acte de masochisme. Ils s’acharnent à maîtriser tous les concepts et stressent comme des fous de ne pas y arriver.
C’est à cause d’eux qu’on n’arrive pas à se débarrasser des CASIMs ! »
Pour ce faire, quelques Nadine, François, Yannick et même certains Christophe, Alain ou Nicolas et bien d’autres encore s’y préparent déjà. Qu’ils s’y attellent spécialement seulement depuis quelques semaines ou bien depuis leur premier jour dans leur CASIM, si on leur demande «pourquoi, comment» ce sont les mots «défi», «apprendre à transmettre», «renvoyer l’ascenseur» mais aussi «aller jusqu’au bout du processus d’apprentissage» qui reviennent. Ce qui semble être commun également c’est cette surprise qu’ils confient : ils réalisent pleinement le sérieux avec lequel les choses sont faites et que rien n’est laissé au hasard. Bien sûr cela demande de l’énergie et de la motivation, car s’il s’agit d’acquérir une maîtrise encore supérieure de sa machine, mais le point important à capter est l’art de la pédagogie. Unanimement, chacun me dira comme il se sent aussi porté, soutenu aussi bien par leurs Formateurs que par leurs copains de promo, c’est de là qu’ils tirent leur ténacité. Aucun d’entre eux n’arrivent la fleur au fusil, ils essaient juste de ne pas trop se laisser gagner par la pression. Tous espèrent bien offrir la satisfaction d’un nouveau diplôme, être un maillon de cette belle Chaîne d’Amitié.
En demandant leur ressenti aux Formateurs qui les guident, la réponse d’Olivier (Responsable Adjoint de la CNAM) m’a semblé refléter un état d’esprit général que je vous livre ici :
– Quel est ton sentiment en étant de l’autre côté de la barrière?
« Mes souvenirs de préparation du CAMABC sont encore vifs et récents (2016 avec la CASIM 78)! J’ai eu à l’époque un petit sentiment d’imposture en le préparant car mes modèles de moniteurs me semblaient avoir beaucoup plus d’expérience et de talent que moi. Du coup, j’ai beaucoup préparé en donnant peut-être trop d’importance à la maîtrise personnelle de la moto par rapport à la pédagogie qui s’avère être la compétence phare requise pour réussir cet examen. Étant désormais responsable de la préparation des candidats de la CASIM 33, je porte beaucoup d’attention à les rassurer, à les inciter à suivre la préparation même s’ils ne sont pas certains de se présenter et à leur expliquer les clés du succès.«
– Comment les aides-tu?
« On a bâti un programme de préparation en 4 journées dédiées.
Le premier jour, on explique le matin dans le détail l’organisation de l’examen, les critères d’évaluation et on leur donne un maximum de conseils pour optimiser leurs chances. On leur présente également les fondements de la pédagogie et on insiste en particulier sur l’interaction avec le stagiaire et sur la définition et l’acceptation d’un objectif opérationnel bien adapté au profil de la personne à former. L’après-midi est consacré à répéter devant un faux jury et de faux stagiaires (tous de l’encadrement) l’introduction et la conclusion des épreuves de pédagogie théorique.
Lors des deuxième et troisième journées, on invite des personnes sur la liste d’attente pour entrer à la CASIM 33 ou des nouveaux stagiaires pour jouer le rôle de cobaye. Les candidats au CAMABC sont invités à préparer deux épreuves de pédagogie théorique et deux de pédagogie pratique qu’ils mettront en œuvre intégralement deux fois chacune sur la journée. Cette répétition leur permet progressivement de se détendre, d’être plus attentifs aux attentes de leurs stagiaires et de bien respecter la chronologie et le timing de ces épreuves. Les temps morts dans ces journées sont utilisés pour que les candidats s’exercent sur les parcours CAMABC de maniabilité sans moteur, maniabilité lente et normale. De ce coté-là, on est attentif à vérifier que les candidats ont une moto adaptée, sinon on leur suggère d’utiliser la CASIMoto.
Enfin, la dernière journée, on revoit tout, on fait un bilan sur leurs difficultés qu’on essaye de travailler avec chaque candidat. On leur fait passer également un examen à blanc de contrôle de connaissances (QCM).
Une nouveauté cette saison à la CASIM 33 est également la mise en place de séances régulières d’entraînement réservées à l’encadrement, car on a constaté qu’à force de s’occuper des stagiaires on ne s’entraînait plus et que ça commençait à se voir ! Les candidats à l’examen profitent bien de ces séances supplémentaires pour s’entraîner aux parcours du CAMABC.«
– Quelle phrase « mantra » et quel conseil pour les guider?
« Comme phrase « mantra » je citerais Nelson Mandela: « La plus grande victoire de l’existence ne consiste pas à ne jamais tomber, mais à se relever après chaque chute« .
Sinon, le principal conseil, c’est de se rappeler que la finalité est avant tout de contribuer au maintien et au développement de cette belle association en prenant une part active dans l’encadrement. Nul besoin d’être un héros, il suffit d’apporter sa pierre à l’édifice avec ses propres talents et limites. »
Pour ceux qui se demandent encore ce que veut dire CAMABC :
Certificat
d’ Aptitude
Moniteur-
Animateur
Bénévole
CASIM
Rendez-vous fin Avril pour les verdicts dans les 3 centres d’examen !
En attendant voici comment on illustre cet évènement dans la belle capitale :
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